La Belgique Royale
par Vincent Leroy Lors de la période hollandaise (1815-1830), Guillaume Ier choisit comme résidence à Bruxelles les hôtels Bender et Belgiojoso (situés sur l’actuelle place des Palais) qu’il fait relier. Sous le règne de Léopold II, « le roi bâtisseur », le palais royal est considérablement agrandi par l’architecte Alphonse Balat. Après le décès de ce dernier, c’est Henri Maquet qui va transformer la façade et la rendre plus majestueuse, telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Le palais royal est le lieu de travail du Roi qui y reçoit en audience les ministres, ambassadeurs, responsables économiques et sociaux. Les souverains y organisent chaque année plusieurs réceptions. Aucun membre de la famille royale n’y habite actuellement et les Belges peuvent le visiter gratuitement durant l’été. Sous l’impulsion de la reine Paola, un comité artistique a été chargé d’intégrer l’art contemporain belge dans ce palais construit au 19ème siècle, où on peut désormais voir des œuvres de Jan Fabre, Marthe Wéry, Dirk Braeckman et Patrick Corillon. www.monarchie.be
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L’hôtel Bellevue (7, place des Palais à Bruxelles) a été acheté par le roi Léopold II et intégré dans son projet de transformation du palais royal. Il a été occupé quelques années par sa fille cadette la princesse Clémentine, puis par le prince Léopold et la princesse Astrid avant leur accession au trône. La grande-duchesse Joséphine-Charlotte y est née en 1927. En 1935, l’hôtel Bellevue accueille les colis apportés par les Belges suite à l’appel de la reine Astrid en faveur des personnes démunies. Depuis 2005, il abrite un musée consacré à l’histoire de la Belgique depuis son indépendance. www.belvue.be
L’église Saint-Jacques sur Coudenberg (place Royale à Bruxelles) a été construite par Guimard dans le dernier quart du 18ème siècle. C’est devant cette église que le roi Léopold Ier a prêté serment le 21 juillet 1831. Plus près de nous, les baptêmes du prince Philippe, de la princesse Astrid et du prince Laurent, ainsi que les funérailles du roi Léopold III et de son frère le prince Charles en 1983 ont eu lieu dans cette église.
Le bâtiment qui abrite aujourd’hui la Cour des Comptes (2, rue de la Régence à Bruxelles) a autrefois appartenu au prince Philippe de Belgique, comte de Flandre et fils cadet du roi Léopold Ier. Il l’a aggrandi en ajoutant les deux ailes perpendiculaires pour former une cour d’honneur en U. Avec son épouse Marie, il menait une vie bourgeoise avec leurs enfants, dont le roi Albert Ier qui est né dans ce palais. www.ccrek.be
Incluse dans le palais de Charles de Lorraine, la Chapelle Royale Protestante (2, place du Musée à Bruxelles) a été érigée en 1760 et était au début consacrée au culte catholique. Sous l’occupation française, elle devient protestante. C’est lors du règne de Léopold Ier qu’elle a reçu l’adjectif de « royale », car le Roi, de confession protestante, s’y rendait à l’office. Son épouse la reine Louise-Marie était catholique et a transmis cette religion à ses enfants. www.eglisedumusee.be
Au Mont des Arts à Bruxelles, la statue équestre du roi Albert Ier par Alfred Courtens a été rejointe, il y a quelques années, par une statue de la reine Elisabeth dûe à René Cliquet. Les deux époux sont face à face, séparés par la rue. Autour d’eux se trouvent la Bibliothèque Royale, le Palais des Congrès et les Archives de l’Etat
Le Cinquantenaire est un des nombreux monuments bruxellois nés de la volonté du roi Léopold II. Le projet est lancé lors des 50 ans de l’indépendance de la Belgique en 1880, mais le monde politique n’est pas très chaud et fait traîner les choses. Grâce aux bénéfices générés par le Congo, le roi bâtisseur finance la fin des travaux et les arcades du Cinquantenaire sont inaugurées en 1905…pour les 75 ans de la Belgique ! Le site accueille aujourd’hui les Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Autoworld et le Musée de l’Armée et d’Histoire Militaire.
Construit à la fin du 18ème siècle, le château de Laeken a été occupé par Napoléon et Guillaume d’Orange, avant d’être attribué aux Saxe-Cobourg-Gotha. Comme tous les domaines royaux, Laeken est marqué par l’empreinte de Léopold II : il triple la superficie du parc par divers achats, il fait construire les serres, et, suite à l’incendie de 1890, il confie à l’architecte Balat le soin de rénover et agrandir le château. Les souverains actuels n’ont pas souhaité s’installer à Laeken lors de leur accession au trône en 1993, mais y organisent plusieurs réceptions tous les ans. Le prince Philippe, la princesse Mathilde et leurs enfants vivent à l’étage du château. www.monarchie.be
Dans un premier temps, Léopold II complète l’Orangerie – qui date de la période hollandaise – par le Jardin d’Hiver, la Serre du Congo et la Serre Embarcadère. Mais cela ne satisfait pas le roi bâtisseur. Il demande à son fidèle architecte Balat d’agrandir et embellir les serres royales de Laeken. Le chantier dure de 1873 à 1887. Les Belges peuvent les visiter chaque année au printemps et admirer les collections botaniques qu’elles abritent. www.monarchie.be
Face au château et aux serres royales de Laeken se trouve le monument dédié à Léopold Ier, le fondateur de notre dynastie, réalisé par l’architecte Louis De Curte en 1880. De style néo-gothique, il est composé de neuf arcades couronnées de pinacles et d’une flèche. La statue du Roi est dûe au sculpteur Guillaume Geefs et mesure 3,3 m de haut.
L’église Notre-Dame de Laeken est un édifice néo-gothique construit de 1854 à 1872 par le roi Léopold Ier à la mémoire de la reine Louise-Marie. Dans cette église se trouve la crypte de la famille royale belge, ouverte au public plusieurs fois par an. On y trouve les sépultures de tous nos rois et reines, ainsi que plusieurs princes et princesses (Charlotte, Philippe et Marie, Charles, Lilian, etc.). Lors de sa venue en Belgique en 1995, le pape Jean-Paul II s’y est recueilli devant la tombe du roi Baudouin. www.ndlaeken-ovlaken.be
Le Musée de la Ville d’Eau et le Musée du Cheval à Spa sont installés dans la villa où vécut la reine Marie-Henriette de 1894 à son décès en 1902. Fuyant son époux le roi Léopold II et le protocole de la Cour, elle trouva dans cette petite ville de province la quiétude pour terminer sa vie pas très heureuse. www.sparealites.com
A Namur, on peut admirer les statues de nos trois premiers rois : Léopold Ier (square Léopold), Léopold II (place Wiertz) et Albert Ier (au pied de la citadelle). Il existe également un Parc Louise-Marie dans la cité mosane.
A Mons, Eugène Simonis a réalisé une sculpture du roi Léopold Ier (place Léopold face à la gare), tandis que Raoul Godefroid est l’auteur de celle de Léopold II (rue des Fossés à l’arrière de l’église Sainte-Elisabeth).
Le Musée « Ma Dynastie » (1, Antwerpsesteenweg à Léopoldsburg) rassemble depuis 2001 la collection d’Astrid Bammens, fan de la famille royale belge depuis de nombreuses années et auteur de deux livres sur la reine Astrid et la princesse Mathilde. www.mijnkoningshuis.be
L’imposante statue du roi Léopold Ier sur la digue de La Panne rappelle son arrivée en juillet 1831 sur la plage de ce hameau de pêcheurs très éloigné du paysage actuel. Symboliquement, le Roi tourne le dos à l’Angleterre (le pays où il a vécu avec sa première épouse la princesse Charlotte) et regarde vers son nouveau royaume : la Belgique. Par contre, rien ne commémore la présence à La Panne du roi Albert Ier et de la reine Elisabeth durant la première guerre mondiale.
Sur la digue d’Ostende, la statue du roi Léopold II a été réalisée par Alfred Courtens et porte l’inscription « Ostende à son génial protecteur ». C’est, en effet, le roi bâtisseur qui a développé cette station balnéaire de la côte belge. On lui doit notamment le champ de courses, les galeries royales et le parc Marie-Henriette. Plus près de nous, une statue du roi Baudouin par Josiane Vanhoutte a été inaugurée sur la digue.
Si Léopold Ier est honoré à La Panne et Léopold II à Ostende, c’est dans la station balnéaire de Nieuport qu’on peut trouver le Mémorial Roi Albert Ier, érigé en 1937 à l’initiative des anciens combattants et inauguré un an plus tard par la famille royale. La statue équestre est dûe au sculpteur Karel Aubroeck, tandis que le mémorial a été dessiné par l’architecte Julien De Ridder. Chaque année, lors du premier dimanche d’août, une cérémonie du souvenir y est organisée.
Le Mémorial Prince Charles à Raversijde est installé dans le domaine où l’ancien régent a vécu de 1950 à son décès en 1983. Il s’y adonnait à la peinture. La Salle Flamande raconte son enfance, sa formation dans la marine britannique, la Régence et ses expositions. On peut ensuite visiter la simple maison de pêcheurs du 19ème siècle où Charles vivait, et se promener dans le domaine. www.oostende.net
Pour plus d’infos : « Guide de la Belgique royale » de Patrick Weber, éditions J-M Collet, 1997